2.5 Objectif Terre.

 

Mes quatre frères s'estompèrent et je me trouvais à nouveau dans cette obscurité totale. Il n'y avait rien ni devant ni derrière, ni en haut ni en bas, à moins que ce rien n'ait été le Tout. Je m'apprêtais à rejoindre ma nouvelle destination, la planète Terre située au bord d'une galaxie nommée " Voie Lactée" dans ce dernier feuillet d'univers que Dieu avait créé : l'angulation 57. Soudain, à travers mon corps d'hologrammes, un souffle fantastique aspira mon esprit vers une direction qui ne sembla être le haut.

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L'accélération fut instantanément si forte que mon image s'étira en une mince ligne vibratoire qui se mélangeait à la conscience que je gardais de moi. Je percevais maintenant ce tunnel dont les parois hyperboliques filaient à une vitesse vertigineuse. Je compris que j'étais moi-même cette onde tachyonique d'esprit propulsée entre ces quadriques d'énergie.

Les tachyons, particules hyperlumineuses, avaient été un des supports mathématiques de mon hypothèse des feuillets de synthèse ; cependant aucune expérimentation n'avait pu confirmer leur existence effective, et pour cause : j'étais moi-même ici le résultat de cette expérience. Mon voyage à vitesse superlumineuse se déroulait en dehors du temps et je ne faisais que m'accorder à la fréquence correspondant à l'angulation 57. Les incursions dirigées plus tôt par mes frères fils-divins dans leurs dimensions respectives, n'avaient été que des projections virtuelles de leurs univers ; un peu comme l'image d'un objet retransmise par une lentille optique. J'étais propulsé maintenant dans un réel matérialisé, un éclair d'intelligence divine vitrifiée, et je devais d'abord me mettre en phase avec sa résonance pour m'y intégrer.

Je perçus alors très fort l'écho de la fréquence 57 dont j'avais un souvenir lointain et, l'instant d'après, j'y émergeais par un tunnel de basculement situé entre le bras "Persée" et la spirale "Sagittaire" de la galaxie Voie Lactée, à quelque 350 années-lumière du système solaire. Ce jeune univers était aussi hétérogène qu'agité, comme si le Grand Architecte l'avait conçu un peu à la hâte. Je distinguais des galaxies en forme d'ellipses, d'autres en spirales ou encore complètement irrégulières. Par endroits, de gigantesques fournaises indiquaient la naissance d'une étoile, sinon d'autres explosaient pour créer des naines blanches". Tout cela se passait ici à un rythme infiniment plus rapide que ce que nous pouvions observer dans mon univers d'origine. L'angulation 57, âgée d'à peine 15 milliards d'années, subissait encore sa phase de chaos en rapport avec les scènes que je venais de voir de la civilisation humaine. Pourrais-je mettre de l'ordre dans tout cela ? Ma tache m'aurait paru bien lourde à supporter si Dieu ne m'avait pas insufflé ce nouveau sentiment que je gardais toujours en moi, la Certitude. Je filais vers le système solaire à vitesse supérieure à c. J'étais cet éclair de conscience plus rapide qu'un photon. Lui, tachyon matérialisé par la technologie divine, faisait partie de la réalité de son univers qui leur interdisait de franchir cette vitesse limite évaluée par les homes à 300.000 kms / sec. Je mis 0,5 U. pour parcourir ce que la lumière aurait fait en 1000 fois plus de temps. Je me stabilisais déjà près de cette boule incandescente d'hydrogène en fusion, le Soleil, entourée de ses compagnes de matière refroidie. Je voyais la fameuse " planète bleue " juste en avant d'une large ceinture d'astéroïdes, sagement placée en orbite entre ses sœurs telluriques Mars, Venus, et la petite Mercure. J'appréciais la beauté originale de ce paysage spatial quand, une fréquence parasite vint me perturber. Je compris que cette fréquence d'onde ne pouvait qu'être superlumineuse parce qu'elle parvint même à dévier légèrement ma trajectoire. Puis le calme revint. Il fut de courte durée car à quelque 2 millions de N.dt. de la Terre, je sentis des secousses si fortes que je dus prendre du recul. Je compris très vite que je me heurtais aux ondes de spiritualité que l'évolution de la vie terrestre avait engendrées. Je saisis immédiatement leur singulier principe de fonctionnement

Les consciences se filtraient dans les cortex cervicaux des organismes vivants sur Terre et les âmes se distillaient ainsi au fur et à mesure des incarnations. Ici, le plus grand désordre régnait aussi à cause de la difficulté à trouver un hôte de chair. Je devais franchir cet obstacle vibratoire pour accomplir ma mission et sauter cette file d'attente indisciplinée. Je tentais une nouvelle approche plus prudente de Cet embouteillage d'âmes et je pus analyser un large spectre de fréquences. Aucune d'elles ne paraissait cependant pouvoir me détecter. Je remarquais que ces ondes de spiritualité obéissaient à une hiérarchie rigoureuse : les vibrations les plus désorganisées formaient une barrière difficile à passer pour les âmes les mieux structurées. Toutes cherchaient un nouveau corps organique à investir et les places se combattaient durement. Les vibrations primitives, plus agressives, se comportaient corne des rapaces et ne laissaient pas beaucoup de chance aux autres. Un instant, je crus percevoir mon propre écho dans ce fatras de spiritualités voraces ; je pus analyser les vibrations de deux esprits anciennement passés par la vie organique d'un home nommé Sakyamuni et d'un autre dit Confucius. Ces âmes stationnaient dans l'espace depuis plusieurs M.U. en attendant une ultime incarnation. Heureusement, mon origine exotique me permettrait de raccourcir considérablement le délai. Je pus repérer d'ici deux fréquences compatibles avec mes objectifs. Elles étaient connectées à deux organismes humains vivant dans une grande agglomération urbaine d'un continent central de la planète bleue.

Après une recherche d'axe d'insertion, je projetais mon faisceau à la surface du sol terrestre. J'y fis un tour complet de repérage géographique avant de me stabiliser au-dessus de cette ville aux bâtiments extravagants qui s'appelait Paris, situation temporelle - norme humaine - 21 juin 1992.

 

 la suite.

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