ballelec.gif (8972 octets)         1.3 Arrivée à la frontière

 

 

Arrimé sur le siège de la cabine de navigation de mon vaisseau spatial, je regardais défiler l'espace en vision directe, les récentes découvertes concernant le traitement en structures cristallines des métaux lourds permettaient une parfaite transparence de la partie supérieure du caisson. La loge qui m'enfermait contenait une substance minérale opalescente dans laquelle je baignais. Lorsque l'accélération devenait trop forte pour ma résistance cellulaire, cette gélatine se solidifiait et immobi1isait ma combinaison spatiale. Grâce à cette technique, les premiers vols pro-luminiques habités devinrent possibles et nous pûmes explorer les galaxies pour découvrir les nombreuses espèces vivantes qui peuplent les univers.

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Des soleils carmin et des astéroïdes gris se succédaient à grande vitesse à travers le dôme de mon vaisseau. L'ordinateur de bord calculait en permanence la trajectoire en fonction des obstacles se présentant sur notre chemin, et je surveillais les signaux de route représentés en hologrammes dans la sphère de contrôle. Un réacteur à fusion nucléaire propulsait la machine à une vitesse de 30 Dr/unité, mais le gros de la distance se parcourait par renversement dans un autre feuillet d'angulation d'univers. Temps ws6, l'ordinateur annonça ce prochain basculement. La représentation immédiate de la position de l'aérodyne s'inscrivit dans la sphère de contrôle. Je visualisais l'étoile FP 6Zl par un hublot à ma droite ainsi que son système planétaire que je traversais ; un clignotement bleu au bord de la sphère signala l'entrée du tunnel de basculement que les terriens appellent trou noir. Celui-ci était particulièrement étroit puisque de la taille de trois de nos soucoupes. La nef prit alors une accélération supérieure pour amortir le choc de pénétration. Je fus encore immobilisé dans le gel solidifié de la coque de pilotage pendant que les planètes défilaient au-dessus de moi à une allure folle, laissant une pluie de brefs éclairs argentés. Le petit signal sonore m 'avertit que j'approchais du tunnel à vitesse maximale, le basculement était imminent. Le mouvement de la tramée d'éclairs ralentit, se stabilisa puis s'inversa, et je pus observer le flot des particules s'engouffrer avec moi dans le trou noir. Puis comme cela se produisait chaque fois, j'eus cette sensation de décorporation suivie du malaise indicible qui vint s'immiscer au plus profond de mon être. Mes ondes cérébrales furent alors stockées en attente pour éviter tout risque d'absorption. Ce sont là 1es derniers souvenirs que l'on pouvait avoir lors d'un bascu1ement ; la mémoire se gelait, et les structures organiques se cristallisaient par cryogénie ondulatoire jusqu'à l'arrivée dans I 'autre, dimension. Toute la puissance énergétique de la soucoupe se mobilisait alors pour créer un champ magnétique d'isolement contre les forces considérables du trou noir.

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Je repris conscience dans le feuillet d'univers 26, comme l'indiquait l'ordinateur de contrôle. Cette angulation était très semblable à la mienne parce qu'elle provenait d'une ère de formation homothétique. Galaxies discoïdes, étoiles en binômes, Je me serais cru chez moi si les distances linéaires n'avaient pas été si contractées. Ma soucoupe volante cibla le tunnel de basculement 95463/126 qui me permettrait d'émerger en F24, a mi-chemin de la frontière d'Ixa. Le trajet ne dura pas plus d'une unité. Le trou noir, voie de passage entre les différents univers, m'avait permis de réaliser un bond que les terriens estiment à 370 années-lumière. Je devais maintenant parcourir un long trajet à vitesse sous-luminique, cette région d'Ixa ne présentant pas de tunnel. L'ordinateur de bord le rappela en indiquant " prochain basculement : 15 U ". 

  

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J'étais à nouveau libre de mes mouvements, et j'en profitais pour détendre mes membres engourdis. J'ai en effet des membres, des doigts et une tète comme les Vossions et les Abliens ou même les Terriens. La forme humanoïde représente la structure vivante la plus avancée que le pluri-cosmos peut engendrer dans ses différents hologrammes vitrifiés. Je suis morphologiquement conçu dans ce moule, mon coefficient masse cérébrale/poids total est, à titre indicatif 1,07 fois supérieur à celui des terriens et, même si mon système pileux est atrophié - mes lointains ancêtres en étaient pourvus - je passerais presque inaperçu dans les rues de Paris.

 la suite

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